L’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire, Térence Patrick McCulley, a échangé, hier, avec les représentants des différents journaux ivoiriens sur la politique nationale et sur l’environnement de la presse.
Davantage de dialogue entre le pouvoir et l’opposition ivoiriens ; plus d’entente et plus de rapprochement entre eux afin de rebâtir ensemble la Côte d’Ivoire. C’est le vœu des Etats-Unis d’Amérique. Il a été exprimé, hier, devant la presse nationale par l’ambassadeur Térence Patrick McCulley. «Il faut que tous les partis politiques acceptent de participer à la reconstruction du pays. Que tous les partis agissent de façon loyale à la démocratie», a recommandé le diplomate américain. Il recevait les responsables des rédactions de la place au sein de l’ambassade, dans le cadre de ses rencontres avec les principaux acteurs de la société ivoirienne. Le pays de Barack Obama demande-t-il ainsi aux partis d’opposition, en l’occurrence le Front populaire ivoirien (Fpi), d’entrer au gouvernement comme le souhaitent les dirigeants ? «C’est aux Ivoiriens de décider. Nous, nous demandons le dialogue, toujours le dialogue», a conseillé le diplomate. Qui sera plus précis et plus prolixe sur son constat concernant la stabilité retrouvée et le redécollage du développement. Il affirme avoir suivi de très près la crise postélectorale en tant qu’ambassadeur au Nigéria et représentant permanent des Etats-Unis auprès de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). «Quand je suis arrivé à Abidjan- il est en Côte d’Ivoire depuis le mois dernier, et a remis ses lettres de créances le 21 novembre- j’ai été impressionné par les infrastructures et les chantiers. La relance économique et le taux de croissance sont aussi des points remarquables», a salué Patrick McCulley. Toutefois, il reconnaît que beaucoup reste à faire. «Pour qu’il y ait plus d’investisseurs, il faut améliorer le climat des affaires par la lutte contre la corruption, l’amélioration de la sécurité, l’instauration d’une justice équitable», préconise l’ancien chef de mission-adjoint de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal. Au plan politique, il estime que des élections présidentielles apaisées en 2015 passent par une meilleure cohésion sociale et le succès du processus de désarmement et de réinsertion des ex-combattants. «Toutes ces choses font partie du programme du gouvernement», s’est réjoui l’ancien ambassadeur américain au Mali. Il assure qu’en 2015, son pays «n’aura pas de candidat en Côte d’Ivoire», comme il n’en a pas eu à la précédente élection présidentielle. «En 2010, les Etats-Unis n’ont fait que soutenir un processus électoral transparent. Il y a eu un vainqueur, c’est l’actuel président de la République (Alassane Ouattara, Ndlr). C’est cela la démocratie. Les résultats ont été validés par les institutions ivoiriennes, et par les Nations unies. C’est le refus du perdant (Laurent Gbagbo, Ndlr) de reconnaître ces résultats et de céder le pouvoir qui a conduit à tout ce que nous avons vu», a-t-il regretté. Se refusant à tout commentaire sur les différents rapports d’Ong internationales sur la Côte d’Ivoire, et tout en reconnaissant la liberté d’expression, l’hôte des journalistes a rappelé à la presse ivoirienne la «responsabilité» qu’elle a dans la recherche de la cohésion et dans la reconstruction de la nation.