Ils sont sept. Ils sont tous membres du gang à la machette. Ils ont été arrêtés à Abobo, lundi dernier. Ils sont accusés des faits d’assassinat du sieur Mamadou K. dans la nuit de samedi à dimanche, à 5 heures 40 minutes, devant le Lycée moderne d’Abidjan 2 (Abobo). Il s’agit de Oumar Bamba, 27 ans (chef de gang) ; de Traoré Namakana, 23 ans, élève ; de Cissé Souleymane, 18 ans, apprenti-chauffeur ; de Coulibaly Karim, 18 ans, élève ; de Ouattara Abdoulaye, 18 ans, peintre-auto ; de Koné Mori, 15 ans, sans-emploi ; de Sylla Sako, 16 ans, apprenti-chauffeur. Ces présumés suspects sont dans de beaux draps. Leur interrogatoire s’est déroulé au commissariat de police du 15ème arrondissement. Selon notre source, c’est un groupe de jeunes gens qui se sont réunis pour attaquer d’honnêtes citoyens à l’aide de machettes. Leur âge varie de 12 à 27 ans. Le plus âgé est le caïd du groupe. «Ce n’est pas une action organisée où il y a une hiérarchisation. Ce sont des mouvements qui ne durent que cinq minutes. Ils débutent toujours de la même façon. Ils font un tour dans les fumoirs. Ils sont dans un état second avec une machette en main et, avec une violence inouie, ils tailladent leurs victimes avant de les dépouiller. Dans la nuit de samedi à dimanche, ils ont tué le sieur Mamadou K. qui se rendait à son service. Ça c’est passé au niveau du Cema. Nous avons fait du renseignement de proximité pour mettre la main sur ces jeunes gens. Ce sont des criminels au vrai sens du terme. Ce ne sont pas des agresseurs normaux. Ils te tailladent la main et emportent ton sac», explique un enquêteur de la police. Le chef de gang, Bamba Oumar, lui, réfute tout en bloc. Il ne reconnaît pas les membres de son propre groupe. «J’étais en train de consommer du café lorsque j’ai vu une bagarre à la machette entre syndicalistes, et ça fuyait de toutes parts. Du coup, des individus sont venus me faucher. Ils étaient habillés en tenue Frci. Ils m’ont accusé d’être parmi ceux qui se bagarrent avec des machettes. Je ne connais pas le groupe. Je suis innocent. J’ai entendu parler du gang à la machette. Moi, je suis orphelin de père et de mère. J’habite derrière le 21ème arrondissement (Abobo Sagbé). Le monsieur qui a été tué, je ne le connais pas. Je n’ai tué personne», s’est défendu le présumé chef des bandits. Même son de cloche pour Coulibaly Karim. L’un des élèves du groupe affirme être innocent. Selon sa version, il était de passage lorsqu’il a été assommé à l’aide d’un gourdin par des syndicalistes qui étaient en train de se bagarrer avec des machettes. «J’ai perdu connaissance. Je me suis réveillé dans la bâchée de la police. J’ai reconnu mon ami Ouattara Abdoulaye, lui est peintre-auto. Nous n’avons rien fait», a indiqué Karim. Il faut souligner que lorsque les quatre premiers suspects (Oumar, Namakan, Souleymane et Karim) ont été mis aux arrêts par la police, les trois autres, c’est-à-dire Abdoulaye, Mory et Sako ont piqué une crise de colère et s’en sont pris à la population, l’accusant de dénoncer leurs camarades. Pendant cette opération, une cellule dormante de la police mise en éveille a surgi et les a interpellés. Avant leur interpellation, ces derniers ont livré une bagarre terrible aux fonctionnaires de la police. Aux dernières nouvelles, ces flics se trouvent à l’hôpital Houphouet-Boigny d’Abobo pour des soins. Dans les jours à venir, selon les enquêteurs de la police, ils vont être présentés au procureur de la République avec les nombreuses machettes saisies.